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FESTIVAL D'AVIGNON

Le Festival d'Avignon est un festival annuel de théâtre fondé en 1947 par Jean Vilar, à la suite d'une rencontre avec le poète René Char. Il a lieu chaque été en juillet dans la cour d'honneur du Palais des papes, dans de multiples théâtres et lieux du centre historique d'Avignon (Vaucluse), ainsi que dans quelques lieux à l'extérieur de la « cité des papes ».


Le Festival d'Avignon est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant en France, et l'une des plus importantes au monde par le nombre de créations et de spectateurs réunis, et l'une des grandes manifestations artistiques décentralisées les plus anciennes.


La Cour d'honneur du Palais des papes est le berceau du Festival qui investit plus de 30 lieux de la ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco, et sa région, dans des ouvrages d'art mais aussi des gymnases, cloîtres, chapelles, jardins, carrières, églises.


NAISSANCE DU FESTIVAL D'AVIGNON

1947, la semaine d'art dramatique

Dans le cadre d'une exposition d'art moderne qu'ils organisent dans la grande chapelle du palais des papes d'Avignon, le critique d'art Christian Zervos et le poète René Char suggèrent en 1947 à Jean Vilar, comédien, metteur en scène et directeur de troupe, de proposer à la ville de créer une « semaine d'art dramatique ».


Jean Vilar refuse tout d'abord de mettre en œuvre ce projet, il doute de sa faisabilité technique, et le Maire d'Avignon Georges Pons ne lui apporte pas le soutien escompté.


La municipalité, qui veut faire renaître la ville par les reconstructions mais aussi la culture suite aux bombardements d'avril 1944, donne enfin son accord au projet et la Cour d'honneur du Palais des Papes est aménagée. Jean Vilar peut créer « Une semaine d'Art en Avignon » du 4 au 10 septembre 1947. Ce sont 4 800 spectateurs, dont 2 900 payant (le grand nombre d'invités a d'ailleurs été reproché), qui assistent dans trois lieux (la Cour d'Honneur du Palais des Papes, le Théâtre municipal et le Verger d'Urbain V), à sept représentations des « trois créations » :


La Tragédie du roi Richard II, de Shakespeare,

une pièce méconnue en France, La Terrasse de midi, de Maurice Clavel, auteur alors encore inconnu, et

L'Histoire de Tobie et de Sara, de Paul Claudel :

 


Fort du succès d'estime initial, Jean Vilar revient l'année suivante pour une Semaine d'art dramatique, avec la reprise de la tragédie du roi Richard II, et les créations de La Mort de Danton de Georg Buchner, et Shéhérazade de Jules Supervielle, qu'il met en scène toute trois.


Il s'attache une troupe d'acteurs qui vient désormais chaque année réunir un public de plus en plus nombreux et de plus en plus fidèle.


Ces jeunes talents, ce sont notamment : Jean Négroni, Germaine Montero, Alain Cuny, Michel Bouquet, Jean-Pierre Jorris, Silvia Montfort, Jeanne Moreau, Daniel Sorano, Maria Casarès, Philippe Noiret, Monique Chaumette, Jean Le Poulain, Charles Denner, Jean Deschamps, Georges Wilson… Gérard Philipe, déjà célèbre à l'écran, rejoint la troupe à la reprise du TNP en 1951, et en devient l'icône, avec ses rôles du Cid et du Prince de Hombourg.


Le succès est croissant, malgré des critiques parfois très virulentes ; Vilar est ainsi traité de « stalinien », « fasciste », « populiste » et « cosmopolite ». La sous-directrice des spectacles et de la musique Jeanne Laurent apporte son soutien à Vilar, et le nomme en 1951 à la tête du TNP, dont les spectacles alimentent dès lors le festival jusqu'à ce que Georges Wilson le remplace à Chaillot en 1963.


Les rares metteurs en scène invités, sont issus du TNP : Jean-Pierre Darras en 1953, Gérard Philipe en 1958, Georges Wilson en 1953 puis à partir de 1964, où Vilar ne monte plus de pièces. Sous le nom de Festival d'Avignon à partir de 1954, l'œuvre de Jean Vilar grandit, donnant corps à l'idée de théâtre populaire de son créateur, et mettant en lumière la vitalité de la décentralisation théâtrale à travers les créations du TNP.


Dans le courant de l'éducation populaire, mouvements de jeunesse et réseaux laïques participent au renouveau militant du théâtre et de son public, invité à participer à des lectures et des débats sur l'art dramatique, les nouvelles formes de mise en scène, les politiques culturelles…


En 1965, la troupe de Jean-Louis Barrault de l'Odéon-Théâtre de France présente Numance, ce qui marque le début d'une importante ouverture qui se marquera, à partir de 1966, par l'extension de la durée à un mois et par l'accueil, outre les productions du TNP, de deux créations du Théâtre de la Cité deRoger Planchon et Jacques Rosner, labellisé troupe permanente, et neuf spectacles de danse de Maurice Béjart avec son Ballet du XXe siècle.



Mais le festival est le reflet de la transformation du théâtre. Ainsi, en parallèle de la production des institutions dramatiques, théâtres et centres dramatiques nationaux, émerge à partir de 1966 et à l'initiative du Théâtre des Carmes, cofondé par André Benedetto et Bertrand Hurault, un festival « Off », non officiel et indépendant. Seule et sans intention de créer un mouvement, la compagnie d'André Benedetto est rejointe l'année suivante par d'autres troupes.


En réponse, Jean Vilar fait sortir le festival de la Cour d'honneur du Palais des papes en 1967, et installe au Cloître des Carmes, à côté du théâtre d'André Benedetto, une deuxième scène confiée au CDN du Sud-Est d'Antoine Bourseiller.


Les autres centres dramatiques et théâtres nationaux présentent à leur tour leurs productions (Jorge Lavelli pour le Théâtre de l'Odéon, la Maison de la culture de Bourges), tandis que quatre nouveaux lieux sont investis dans la ville entre 1967 et 1971 (cloître des Célestins, Théâtre municipal et chapelle des Pénitents blancs complètent le cloître des Carmes), et le festival s'internationalise, à l'image des treize nations présentes lors des premières Rencontres internationales de jeunes organisées par les CEMEA, ou de la présence du Living Theatre en 1968.


Cet élargissement des champs artistiques du « Festival d'Avignon » se poursuit les années suivantes, via les spectacles jeunesse de Catherine Dasté du Théâtre du Soleil, le cinéma avec les avant-premières de La Chinoise de Jean-Luc Godard dans la Cour d'honneur en 1967 et de Baisers volés de François Truffaut en 1968, le théâtre musical avec Orden par Jorge Lavelli en 1969, et la musique à partir de cette même année, sortant pour l'occasion des remparts de la ville pour investir l'église Saint-Théodorit d'Uzès.


Vilar dirige le festival jusqu'à sa mort en 1971. Cette année-là, trente-huit spectacles sont proposés en marge du festival.


La crise de 68

Après les mouvements de mai 68 et les grèves des comédiens qui en résultaient, il n'y a aucun spectacle français dans cette 22e édition du Festival d'Avignon ce qui supprime près de la moitié des 83 spectacles programmés. Sont maintenus les spectacles du Living Theatre, ainsi que le travail de Béjart dans la Cour d'honneur, ainsi qu'une large programmation cinématographique qui profite de l'annulation du Festival de Cannes de la même année7.


Le 21 juin, dans une conférence de presse, la direction du Festival annonce donner place aux contestations de mai, notamment en transformant les « Rencontres » en « Assises ».


La présence depuis le 18 mai du Living Theatre - soulignée dans le documentaire Être libre sorti en novembre 1968 -, dont le comportement choque certains Avignonnais, peut être considérée responsable de la victoire de Jean-Pierre Roux aux élections législatives.

Quand La Paillasse aux seins nus de Gérard Gelas à Villeneuve-lès-Avignon fut censuré par le préfet du Gard le 18 juillet 1968, qui y voit une potentielle présence de terroristes anarchistes, l'ambiance déjà tendue éclate. Après deux tracts questionnant les Assises comme une récupération et institutionnalisation de la contestation, ainsi qu'une critique virulente de la politique culturelle gaullienne et ses institutions (« La culture industrielle, de même que l'université bourgeoise, ne constitue-t-elle pas un écran de fumée destiné à rendre impossible, à interdire toute prise de conscience et toute activité politique libératrice ? »), un troisième tract est distribuée pour informer de la censure et annoncer que le Living Theatre et Béjart ne joueront pas en solidarité. Béjart n'en était pas au courant puisqu'il répétait. Julian Beck refuse la proposition de Vilar de faire une déclaration en solidarité avec le Théâtre du Chêne Noir de Gérard Gelas et propose de faire jouer La Paillasse aux seins nus aux Carmes à la place d'Antigone du Living Theatre. Le maire et Vilar refusent.


Des manifestations ont lieu sur la place de l'Horloge et des CRS interviennent. Tous les soirs, cette place prend forme d'un forum où les hommes politiques ne manquent pas de présence.


La présentation du 19 juillet de Béjart dans la Cour d'honneur est perturbée par un spectateur, Saul Gottlieb, qui monte sur scène et appelle Béjart à ne pas jouer. Vers la fin de la présentation, les comédiens du Théâtre du Chêne Noir montent en protestation sur scène, les danseurs de Béjart improvisent autour d'eux. C'est une entrée du festival « off » dans le Festival d'Avignon.


Les conflits montent à leurs extrêmes quand les « sportifs » avec des paroles antisémites (« étrangers à la ville, sales comme Job sur son fumier, pauvres comme le Juif errant, audacieux et pervers » en parlant des hippies entourant le Living Theatre), proches de Jean-Pierre Roux, veulent nettoyer la ville des contestataires (« la horde crasseuse ») qui seront protégés par la gendarmerie.


Après l'interdiction de la proposition du Living Theatre de jouer une représentation de Paradise Now dans un quartier populaire d'Avignon, Julian Beck et Judith Malina annoncent leur retrait d'Avignon dans une « Déclaration en 11 points ». Le septième point dit : « Nous quittons le festival parce que le temps est venu pour nous de commencer enfin à refuser de servir ceux qui veulent que la connaissance et le pouvoir de l'art appartiennent seulement à ceux qui peuvent payer, ceux-là mêmes qui souhaitent maintenir le peuple dans l'obscurité, qui travaillent pour que le pouvoir reste aux élites, qui souhaitent contrôler la vie de l'artiste, et celle des autres hommes. POUR NOUS AUSSI LA LUTTE CONTINUE. »


En 1969, l'apparition du premier théâtre musical au Festival d'Avignon avec la présentation de l'opéra de Arrigo "Orden" dans une mise en scène de Jorge Lavelli sur un livret de Pierre Bourgeade.


1971 – 1979 direction Paul Puaux

De 1971 à 1979, Paul Puaux, héritier désigné, poursuit l’œuvre engagée, malgré les critiques qui le qualifient « d'instit communiste sans talent artistique ». Il refuse le titre de directeur et préfère celui, plus modeste, d'« administrateur ». Ses principales contributions sont la naissance du Théâtre ouvert et l'élargissement du festival à des artistes venus de loin : Merce Cunningham, Mnouchkine, Besson. Cette période est aussi celle de la naissance du « Off », avec la tétralogie des Molière d'Antoine Vitez et Einstein on the beach de Bob Wilson.


Il quitte la direction du festival en 1979 afin de se consacrer à la maison Jean-Vilar, mémoire du festival. Béjart, Mnouchkine et Planchon refusent sa succession, avant que Bernard Faivre d'Arcier soit nommé.


1980 – 1984 direction Bernard Faivre d'Arcier ou la refonte administrative, juridique et financière

En 1980, Paulo Portas s'installe à la Maison Jean Vilar, et Bernard Faivre d’Arcier prend la direction du festival, devenu cette même année une association régie par la loi de 1901. Chacune des collectivités publiques qui subventionnent le festival (État, ville d'Avignon, conseil général de Vaucluse, conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur), est représentée au conseil d'administration qui compte aussi sept personnalités qualifiées.


Sous l’impulsion du nouveau directeur Bernard Faivre d'Arcier (1980-1984 et 1993-2003), et d’Alain Crombecque (1985-1992), le festival professionnalise sa gestion et accroît sa notoriété internationale. On[Qui ?] lui reproche d'être un « énarque socialiste casseur de traditions ». Crombecque développe également la production théâtrale et multiplie les grands évènements, à l'image du Mahâbhârata de Peter Brook en 1985 ou du Soulier de satin par Antoine Vitez en 1987. Les dépenses liées au Mahabharata lui ont été reprochées, avant que ceux qui le critiquaient se ravivent devant le résultat. Le fait qu'il limite aussi le nombre de places disponibles pour les spectacles ayant lieu dans la cour d'honneur à 2300 lui a aussi été reproché.


Le OFF s'institutionnalise également et se dote en 1982 sous l'impulsion d'Alain Léonard, d'une association, « Avignon Public Off », pour la coordination et l'édition d'un programme exhaustif des spectacles du Off.


Depuis la création de La semaine d’art dramatique de 1947, tout ou presque a changé :


  • La durée : d'une semaine à l'origine, avec quelques spectacles, le festival se déroule désormais chaque été pendant 3 à 4 semaines.
  • Les lieux : le festival a essaimé ses représentations dans d'autres lieux que la mythique Cour d’honneur du Palais des Papes, dans une vingtaine de sites aménagés pour la circonstance (écoles, chapelles, gymnases, etc.). Ces lieux se situent en partie dans Avignon intra-muros (à l'intérieur des remparts), comme le grenier à sel, d'autres extra-muros comme le gymnase Paul Giera, mais sont disséminés dans l'agglomération du Grand Avignon. D'autres communes accueillent le festival, Villeneuve-lès-Avignon dans sa Chartreuse, Boulbon dans sa carrière, Vedène et Montfavet dans leurs salles de spectacles, Le Pontet dans son auditorium, Cavaillon, etc.. En 2013, le festival ouvre la FabricA, lieu permanent de répétitions (salle à la dimension de la scène de la Cour d'honneur) et de résidence. Chaque année, de nouveaux lieux sont ouverts pour abriter les spectacles du OFF.

La nature du festival : dès l’origine, Avignon est un festival de création théâtrale contemporaine. Il s'ouvre par la suite à d’autres arts, notamment à la danse contemporaine, (Maurice Béjart dès 1966), au mime, aux marionnettes, au théâtre musical, au spectacle équestre (Zingaro), aux arts de la rue, etc..

L'ambition initiale du festival de réunir en un lieu le meilleur du théâtre français s’est élargie au fil des années pour atteindre une audience internationale, un nombre croissant de compagnies non-françaises venant chaque année se produire à Avignon.

Si depuis « La semaine d’art dramatique » de 1947 tout ou presque a changé, si le Festival a perdu de sa force emblématique, selon Robert Abirached, il demeure un rendez-vous incontournable pour toute une profession, tandis que le off est devenu un « supermarché de la production théâtrale », dans lequel neuf cents compagnies cherchent à trouver public et programmateurs.


1985 – 1992 direction Alain Crombecque

1993 – 2002 retour de Bernard Faivre d'Arcier

2003 : l'année de l'annulation


Sept cent cinquante spectacles étaient prévus en 2003. La grève des intermittents du spectacle, acteurs, techniciens… qui visait à protester contre la réforme des régimes d'indemnisation Assedic a conduit à l’annulation du Festival d'Avignon 2003 et d'une centaine de spectacles du Off. Cette lutte débute en février 2003 et vise à protéger le régime spécifique de l'intermittence du spectacle. En 2003, le public défile dans les rues avec les métiers du spectacle vivant. De nombreux collectifs régionaux se créèrent et une coordination nationale se réunit depuis régulièrement.


2004-2013 : Le duo Archambault et Baudriller

Nommés en janvier, les adjoints de Faivre d'Arcier, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, prennent la direction du festival en septembre 2003 après son annulation en juillet. Ils sont reconduits pour 4 ans en 2008. En 2010, ils parviennent à convaincre le conseil d'administration de modifier les statuts de l'association pour obtenir un demi-mandat supplémentaire. Ceci étant justifié par la conduite des travaux de la FabricA, dont ils avaient fait l'un des objectifs de leur second mandat. S'ils réussissent l'exploit de mener le chantier à son terme en une année, ils omettent de prévoir un budget de fonctionnement.


Ils déménagent les bureaux parisiens à Avignon et organisent la programmation autour d'un ou deux artistes associés, différents chaque année. Ainsi, ils invitent Thomas Ostermeier en 2004, Jan Fabre en 2005, Josef Nadj en 2006, Frédéric Fisbach en 2007, Valérie Dréville et Romeo Castellucci en 2008, Wajdi Mouawad en 2009, Olivier Cadiot et Christoph Marthaler en 2010, Boris Charmatz en 2011, Simon McBurney en 2012, Dieudonné Niangouna et Stanislas Nordey en 2013.


S'ils parviennent à croître et rajeunir le public, ils n'échappent pas aux critiques qui culminent lors de l'édition 2005. Certains spectacles du festival voient un grand nombre de spectateurs quitter leur place durant la représentation, et Le Figaro juge dans plusieurs articles l'édition 2005 comme un « catastrophique désastre artistique et moral », tandis que France Inter parle de « catastrophe avignonnaise » et La Provence de « grogne du public ».Libération reprend la critique en des termes plus mesurés, défendant le festival. De même nature que la fameuse polémique entre les « anciens » et les « modernes », celle-ci opposa les tenants d'un théâtre traditionnel tout dédié au texte et à la présence de l'acteur (dont Jacques Julliard ou Régis Debray qui y consacra un ouvrage), en majorité critiques de la génération du baby-boom, et les critiques et spectateurs plus jeunes habitués au théâtre post dramatique d'après 1968, plus proche de la performance et utilisant l'image sur scène (ces points de vue ayant été rassemblés dans un ouvrage coordonné par Georges Banu et Bruno Tackels, Le Cas Avignon 2005).

 


Pour l'édition 2006, 133 760 billets ont été délivrés lors de cette 60e édition d'Avignon, sur une jauge de 152 000 places. Le taux de fréquentation est donc de 88 %, ce qui place cette édition au niveau des années « historiques » (il était en 2005 de 85 %). 15 000 entrées ont aussi été enregistrées aux manifestations gratuites telles qu'expositions, lectures, rencontres, films, etc. Les billets délivrés aux jeunes de moins de 25 ans ou étudiants ont représenté une part en progression, qui a atteint 12 %. Un spectacle a dopé la fréquentation du festival : Battuta, de Bartabas et son Théâtre équestre Zingaro, qui a enregistré un taux de fréquentation de 98 % : 28 000 spectateurs en 22 représentations, soit plus de 20 % du total.


Les deux artistes associés de la 64e édition du festival, du 7 au 27 juillet 2010, sont le metteur en scène Christoph Marthaler et l'écrivain Olivier Cadiot.


En 2011, le choix du danseur et chorégraphe Boris Charmatz comme artiste associé souligne la place grandissante de ladanse contemporaine. La création africaine fait son entrée dans le « in » lors de la 67e édition.


2014 : Un nouveau directeur, Olivier Py

Après le non-renouvellement de sa direction à l'Odéon-Théâtre de l'Europe en avril 2011 et une large pétition en soutien, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, prévoit Olivier Py à la direction du Festival d'Avignon, alors premier artiste depuis Jean Vilar à cette place. Le 2 décembre 2011, le conseil d'administration du festival vote la nomination de Olivier Py, qui prendra son poste de directeur au 1er septembre 2013, à la fin du mandat de ses prédécesseurs.


Le 20 mars 2014, lors d'une conférence de presse donnée à la FabricA, il présente le programme de la 68e édition du Festival d'Avignon, qui s'est tenu du 4 au 27 juillet 2014. Il y énonce les axes forts de son projet pour le Festival d'Avignon :


  • La jeunesse : spectatrice et créatrice de contenus
  • L'international et la Méditerranée : cinq continents présents dans la programmation ; un focus sur la Syrie
  • L'itinérance et la décentralisation des 3 km : le spectacle Othello, variation pour trois acteurs, de la cie du Zieu, a été jouée en itinérance dans le Vaucluse
  • La poésie et la littérature contemporaine : Lydie Dattas et son œuvre seront mises à l'honneur
  • Le numérique, vecteur d'intégration sociale et culturelle, est un axe de développement important. À partir de la FabricA numérique, idée lancée en octobre 2013 avec le think tank Terra Nova, le Festival d'Avignon et Pascal Keiser (Technocité) travaillent à une candidature au label French Tech.


2014 est toutefois une année très difficile pour le nouveau directeur:

- La FabricA : un lieu sans budget de fonctionnement.

- Élections municipales de mars 2014 : le Front national arrive en tête du premier tour. Olivier Py appelle publiquement les abstentionnistes à voter. Un flot de haine et de reproches fleurit de tous bords politiques, FN, UMP et PS.

- Mouvement social de juillet 2014

- Orages de juillet 2014


La Fabrica

Hortense Archambault et de Vincent Baudriller, co-directeurs du Festival d'Avignon en 2004, expriment le besoin d´un lieu de répétitions et de résidences destiné aux artistes invités à créer des spectacles au Festival d'Avignon. La FabricA, bâtiment dessiné par l'architecte Maria Godlewska, est ouverte en juillet 2013. Ce projet, estimé à 10 millions d'euros, a été financé par l'État (ministère de la Culture et de la Communication) et les collectivités territoriales (Ville d'Avignon, Conseil Général du Vaucluse, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur).


Sa situation géographique, au croisement des quartiers de Champfleury et de Monclar, faisant l'objet de requalification urbaine et sociale, fait rêver à un projet ambitieux de travail avec les publics exclus. Vincent Baudriller dit : "il y a des milliards de choses à inventer avec ces publics". Toutefois, c'est bien à Olivier Py que revient la responsabilité de trouver les moyens de faire fonctionner à l'année le bâtiment et financer les projets de médiation culturelle.


Des projets artistiques sont mis en place pour la population de ces quartiers et, en particulier, orientés vers les jeunes (travail auprès des écoliers, des collégiens et des lycéens), avec l'objectif de toucher toutes les catégories sociales. Toutefois, le lieu semble encore chercher sa vocation et sa place dans la ville et dans le Festival.


La FabricA est constituée de :

  • une salle de répétition : elle permet de travailler les spectacles donnés à la Cour d'Honneur, d'une jauge de 600 places;
  • un espace privatif : il permet aux équipes artistiques de vivre, de travailler dans de bonnes conditions;
  • un petit espace technique : c'est un espace de stockage de matériel.

En 2014,le Festival d'Avignon propose deux spectacles à la FabricA : Orlando d'Olivier Py et Henri VI de Thomas Jolly.


ÉMERGENCE DU « OFF » ET ÉLARGISSEMENT DU FESTIVAL D'AVIGNON

En 1965, la troupe de Jean-Louis Barrault de l'Odéon-Théâtre de France présente Numance, ce qui marque le début d'une importante ouverture qui se marquera, à partir de1966, par l'extension de la durée à un mois et par l'accueil, outre les productions du TNP, de deux créations du Théâtre de la Cité de Roger Planchon et Jacques Rosner, labellisé troupe permanente, et neuf spectacles de danse de Maurice Béjart avec son Ballet du XXe siècle.


Mais le Festival est le reflet de la transformation du théâtre. Ainsi, en parallèle de la production des institutions dramatiques, théâtres et centres dramatiques nationaux, émerge à partir de 1966 et à l'initiative du Théâtre des Carmes, cofondé par André Benedetto et Bertrand Hurault, un festival « off », non officiel et indépendant. Seule et sans intention de créer un mouvement, la compagnie d'André Benedetto est rejointe l'année suivante par d'autres troupes.


En réponse, Jean Vilar fait sortir le festival de la Cour d'honneur du Palais des papes en 1967, et installe au Cloître des Carmes, à côté du théâtre d'André Benedetto, une deuxième scène confiée au CDN du Sud-Est d'Antoine Bourseiller.


Les autres centres dramatiques et théâtres nationaux présentent à leur tour leurs productions (Jorge Lavelli pour le Théâtre de l'Odéon, la Maison de la culture de Bourges), tandis que quatre nouveaux lieux sont investis dans la ville entre 1967 et 1971 (cloître des Célestins, Théâtre municipal et chapelle des Pénitents blancs complètent le cloître des Carmes), et le festival s'internationalise, à l'image des treize nations présentent lors des premières Rencontres internationales de jeunes organisées par les CEMEA, ou de la présence du Living Theatre en 1968.


Cet élargissement des champs artistiques du « Festival d'Avignon » se poursuit les années suivantes, via les spectacles jeunesse de Catherine Dasté du Théâtre du Soleil, le cinéma avec les avant-premières de La Chinoise de Jean-Luc Godard dans la Cour d'honneur en 1967 et de Baisers volés de François Truffaut en 1968, le théâtre musical avec Orden par Jorge Lavelli en 1969, et la musique à partir de cette même année, sortant pour l'occasion des remparts de la ville pour investir l'église Saint-Théodorit d'Uzès.


En 1968, à travers l'interdiction de La Paillasse aux seins nus de Gérard Gelas à Villeneuve-lès-Avignon, le « off » fait une entrée dans le Festival d'Avignon, la troupe étant invitée par Maurice Béjart à monter bâillonnée sur la scène de la Cour d'honneur, et recevant le soutien du Living Theatre.


Vilar dirige le Festival jusqu'à sa mort en 1971. Cette année-là, trente-huit spectacles sont proposés en marge du festival.


De 1971 à 1979, Paul Puaux, héritier désigné, poursuit l’œuvre engagée.


La professionnalisation

En 1980, Paulo Portas s'installe à la Maison Jean Vilar, et Bernard Faivre d’Arcier prend la direction du festival, devenu cette même année une association régie par la loi de 1901. Chacune des collectivités publiques qui subventionnent le Festival (État, ville d'Avignon, conseil général de Vaucluse, conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur), est représentée au conseil d'administration qui compte aussi sept personnalités qualifiées.


Sous l’impulsion du nouveau directeur Bernard Faivre d'Arcier (1980-1984 et 1993-2003), et d’Alain Crombecque (1985-1992), le festival professionnalise sa gestion et accroît sa notoriété internationale. Crombecque développe également la production théâtrale et multiplie les grands évènements, à l'image du Mahâbhârata de Peter Brook en 1985 ou du Soulier de satin par Antoine Vitez en 1987.


Le Off s'institutionnalise également et se dote en 1982 sous l'impulsion d'Alain Léonard, d'une association, « Avignon Public Off », pour la coordination et l'édition d'un programme exhaustif des spectacles du Off.


Depuis la création de La semaine d’art dramatique de 1947, tout ou presque a changé :


La durée : d'une semaine à l'origine, avec quelques spectacles, le festival se déroule désormais chaque été pendant 3 à 4 semaines.


Les lieux : le Festival a essaimé ses représentations dans d'autres lieux que la mythique Cour d’honneur du Palais des Papes, dans une vingtaine de sites aménagés pour la circonstance (écoles, chapelles, gymnases, etc.). Ces lieux se situent en partie dans Avignon intra-muros (à l'intérieur des remparts), d'autres extra-muros comme le gymnase Paul Giera, mais sont disséminés dans l'agglomération du Grand Avignon. D'autres communes accueillent le Festival, Villeneuve lez Avignon dans sa Chartreuse, Boulbon dans sa carrière, Vedène et Montfavet dans leurs salles de spectacles, Le Pontet dans son auditorium, Cavaillon, etc.


Chaque année, de nouveaux lieux sont ouverts pour abriter les spectacles du OFF.

  • La nature du festival : dès l’origine, Avignon est un festival de création théâtrale contemporaine. Il s'ouvre par la suite à d’autres arts, notamment à la danse contemporaine, (Maurice Béjart dès 1966), au mime, aux marionnettes, au théâtre musical, au spectacle équestre (Zingaro), aux arts de la rue, etc.
  • L'ambition initiale du festival de réunir en un lieu le meilleur du théâtre français s’est élargie au fil des années pour atteindre une audience internationale, un nombre croissant de compagnies non françaises venant chaque année se produire à Avignon.

Si le festival a perdu de sa force emblématique, selon Robert Abirached, il demeure un rendez-vous incontournable pour toute une profession, tandis que le OFF est devenu un « supermarché de la production théâtrale », dans lequel huit cents compagnies cherchent à trouver public et programmateurs.


Le festival contemporain

L’annulation de l’édition 2003

Sept cent cinquante spectacles étaient prévus en 2003. La grève des intermittents du spectacle, acteurs, techniciens … qui visait à protester contre la réforme des régimes d'indemnisation Assedic a conduit à l’annulation du Festival d'Avignon 2003 et d'une centaine de spectacles du Off. Cette lutte débute en février 2003 et vise à protéger le régime spécifique de l'intermittence du spectacle. En 2003, le public défile dans les rues avec les métiers du spectacle vivant. De nombreux collectifs régionaux se créèrent et une coordination nationale se réunit depuis régulièrement


Le renouveau du duo Archambault et Baudriller

Nommés en janvier, les adjoints de Faivre d'Arcier, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, prennent la direction du Festival en septembre 2003 après son annulation en juillet.


Ils réancrent la direction du Festival intégralement à Avignon et organisent la programmation autour d'un ou deux artistes associés, différents chaque année. Ainsi, ils invitentThomas Ostermeier en 2004, Jan Fabre en 2005, Josef Nadj en 2006, Frédéric Fisbach en 2007, Valérie Dréville et Romeo Castellucci en 2008, Wajdi Mouawad en 2009,Olivier Cadiot et Christoph Marthaler en 2010, Boris Charmatz en 2011, et Simon McBurney en 2012.


S'ils parviennent à faire croître et rajeunir le public, ils n'échappent pas aux critiques qui culminent lors de l'édition 2005. Certains spectacles du Festival voient un grand nombre de spectateurs quitter leur place durant la représentation, et Le Figaro juge dans plusieurs articles l'édition 2005 comme un « catastrophique désastre artistique et moral », tandis que France Inter parle de « catastrophe avignonnaise » et La Provence de « grogne du public ». Libération reprend la critique en des termes plus mesurés, défendant le Festival. De même nature que la fameuse polémique entre les « anciens » et les « modernes », celle-ci opposa les tenants d'un théâtre traditionnel tout dédié au texte et à la présence de l'acteur (dont Jacques Julliard ou Régis Debray qui y consacra un ouvrage), en majorité critiques de la génération du baby-boom, et les critiques et spectateurs plus jeunes habitués au théâtre post dramatique d'après 1968, plus proche de la performance et utilisant l'image sur scène (ces points de vue ayant été rassemblés dans un ouvrage coordonné par Georges Banu et Bruno Tackels, Le Cas Avignon 2005).


À la suite du conflit des intermittents de 2003, qui a divisé les 700 troupes du Off dont certaines choisissent de poursuivre leur représentation malgré les tensions et l'annulation du Festival d'Avignon, le Off se divise et doit également se restructurer. 400 compagnies et la plupart des théâtres du Off, soit près de 500 structures s'associent paritairement pour devenir Avignon Festival et Compagnies (AF&C) sous la présidence d'André Benedetto, remplaçant définitivement l'année suivante l'ancienne association d'Alain Léonard. En 2009, le festival Off dépasse un nombre cumulé de spectacles quotidiens et d'évènements de 980 (théâtre, théâtre musical, danse, café-théâtre, marionnettes, cirque...), en hausse de 11 % chaque année de le début des années 2000.


En 2011, Hortense Archambault et Vicent Baudriller choisissent d'associer le danseur et chorégraphe Boris Charmatz comme artiste associé de l'édition, ce qui est souligne la place grandissante de la danse contemporaine11.


2006 : 60e édition

Pour l'édition 2006, 133 760 billets ont été délivrés lors de cette 60e édition d'Avignon, sur une jauge de 152 000 places. Le taux de fréquentation est donc de 88 %, ce qui place cette édition au niveau des années « historiques » (il était en 2005 de 85 %). 15 000 entrées ont aussi été enregistrées aux manifestations gratuites telles qu'expositions, lectures, rencontres, films, etc. Les billets délivrés aux jeunes de moins de 25 ans ou étudiants ont représenté une part en progression, qui a atteint 12 %.


Un spectacle a dopé la fréquentation du festival : Battuta, de Bartabas et son Théâtre équestre Zingaro, qui a enregistré un taux de fréquentation de 98 % : 28 000 spectateurs en 22 représentations, soit plus de 20 % du total.


« Les marchands du temple »

« Les acteurs ne sont pas des chiens ! » s’écriait Gérard Philipe en titre d’un article célèbre. Toute réflexion sur Avignon off, ce qu’il est devenu et ce qui pourrait advenir de lui, devrait porter cette formule de salubrité cinglante.


Ainsi débute la réflexion menée à nouveau en 2006 par Jean Guerrin, comédien, metteur en scène, fondateur et directeur duthéâtre-école de Montreuil, « pratiquant » assidu du Off et invité du In en 1980 avec Henri VI de Shakespeare et La Noce chez les petits bourgeois de Brecht. Dans un entretien avec Vincent Cambier pour l'association Les Trois Coups il dénonce le « scandale permanent » des conditions d'accueil des comédiens, des compagnies, des metteurs en scènes et des auteurs dans les structures du Off, conditions dévoyées par l'appât du gain des loueurs malgré les efforts de l'administration du Festival pour assainir la situation. Le rythme effréné des représentations dans un même lieu conduit à des cadences infernales d'installation et de démontage ou pire : à la mutilation des textes. L'importance des frais engagés pour disposer d'un lieu de spectacle est telle qu'elle ne permet que rarement aux compagnies de payer leurs comédiens. Ces conditions sont soigneusement dissimulées au public dont il faut préserver la manne. Les solutions passent, pour Jean Guerrin, par une« reconnaissance du cas spécifique de l'acteur » permettant un traitement équivalent à celui des techniciens et des régisseurs systématiquement payés contrairement aux comédiens et par la constitution d'un « organe de réglementation et de contrôle sur les conditions de gestion des lieux », quitte à refuser la labellisation des plus indécents, pour que « le Festival ne meure pas de sa boursouflure incontrôlée, comme ces belles étoiles effondrées sous leur propre poids, la situation [commandant] le sursaut pour éviter l’emphase du mot révolution ».


L'édition 2010

Les deux artistes associés de cette édition sont le metteur en scène Christoph Marthaler et l'écrivain Olivier Cadiot. La 64e édition du Festival a eu lieu du 7 au 27 juillet 2010. Le Festival Off s'est tenu du 8 au 31 juillet.


Fonds documentaire de la Maison Jean-Vilar

Le travail de Jean Vilar et la totalité des 3 000 manifestations programmées au Festival d'Avignon depuis ses débuts en 1947 sont accessibles à la Maison Jean Vilar, située à Avignon au 8, rue Mons, Montée Paul-Puaux (bibliothèque, vidéothèque, expositions, base de données, etc.). L’Association Jean Vilar publie la revue les Cahiers Jean Vilar qui inscrit la pensée du créateur du festival d’Avignon dans une perspective résolument contemporaine en analysant la place du théâtre dans la société, et l'enjeu des politiques culturelles.


Fonds Fernand-Michaud

En 1988, la Bibliothèque nationale de France fait l'acquisition plus de 50000 négatifs et diapositives que le photographe Fernand Michaud a réalisés au cours des Festivals d'Avignon de 1970 à 1986.


2015 : 50e édition du Festival OFF
Le Festival Off d'Avignon regroupe des centaines de spectacles, de 10 heures à minuit dans plus d'une centaine de lieux et théâtres dont la scène du Laurette théâtre permanent d'Avignon.


Site officiel

Site officiel du Festival Off

Les cahiers de la Maison Jean-Vilar no 105 - Avignon, juillet 1968

Le Festival d'Avignon en photos sur Gallica

Source Wikipédia


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